« Doctor syntax » tombe mal. On aimerait faire découvrir aux plus jeunes les trésors cachés d’Orange juice, leur dire qu’Edwyn Collins connut lui aussi un succès assez phénoménal mais avec un disque digne et impeccable, leur imposer un travail du soir en cette rentrée scolaire pour qu’ils étudient en détail l’histoire de celui qui dans l’ombre incurva sans bruit ni fracas l’histoire de la musique Anglaise. Mais lorsqu’ils écouteront ce cinquième album du songwriter, ils se demanderont ce qui a bien pu nous passer par la tête pour le faire entrer au programme tant Edwyn Collins ne semble plus vraiment apte pour les vibrations. Malgré ses ressources soul et son écriture moite, « Doctor syntax » manque sa cible. Paresseux sur les bords et manquant de souffle en son centre, ce disque semble l’accumulation sans fin de ficelles criardes, de laisser-aller ennuyeux. On ne reconnaît pas notre cher Edwyn Collins. La docteur se fait platitude et son songwriting soul perd son âme. En creusant bien, on parviendra à trouver quelques étincelles mais en nombre trop insuffisant pour sauver l’ensemble. Edwyn Collins nous a déjà offert infiniment mieux, c’est aussi pourquoi la déception ici devient sans conteste reine de notre syntaxe. |