Décidément, tout ce que touche Goldfrapp se transforme en or : après avoir arpenté les rivages sombres du trip hop avec Felt Mountain, voilà donc que le groupe nous revient avec une petite merveille d’électro, Black Cherry. S’agirait-il d’un recentrage commercial ? Ne tirons pas de conclusions trop hâtives, car là où d’autres se seraient contentés d’une musique électronique proprette, le duo semble s’être donné pour objectif de repousser les limites du genre, précipitant les synthétiseurs dans leurs derniers retranchements, à la limite parfois du supportable (le gimmick lancinant de "Train", par exemple). Saluons donc cette attitude jusqu’au-boutiste et reconnaissons là la marque d’un grand groupe. Néanmoins, on retrouve sur cet album tout ce que l’on aime chez Goldfrapp : les voix éthérées, le mélange symphonique/électronique et surtout la formidable présence d’Alison et sa voix constamment au bord de la rupture ("Twist"), sur le fil de l’émotion. L’album contient son lot de chansons cristallines : "Black Cherry", "Hairy Trees" (que ne renierait pas Air), "Strict machine" ou "Forever" sont autant de respirations dans cet univers musical riche. Alors Goldfrapp, nouveaux rois de l’électro ? |