Depuis que leurs premiers singles (dont le mémorable « Live a little ») ont mis le feu aux poudres, ont affolé nos platines, on attendait impatiemment le premier album de M.A.S.S pour en savoir plus. Savoir par exemple si, sur la longueur leur punk-rock énergique, décousu, tiendrait la distance, savoir aussi s’ils étaient capables de composer une dizaine de titres du même acabit ou mieux encore, s’ils étaient capables de construire autour de ces titres destructeurs un véritable disque, une œuvre à part entière, un album affranchit de ces hymnes de jeunesse ? La réponse est souvent oui mais de là à l’appeler « Revolution », il y a un pas que nous ne franchirons pas. Ou alors une révolution locale, intime, personnelle pour cinq Anglais peu concernés par la hype du moment outre-manche, cinq Anglais très concentrés sur leur sujet. Et le sujet ici, c’est le punk-rock pas sa face pop (« Don't wanna wait anymore »), par son envie d’en découdre sans oublier les mélodies, son désir d’électricité mais alternative (« Hey gravity »). Peu de courant continu pour eux. « Revolution » possède un son écorché et un timbre qui déraille malgré sa conjugaison au féminin (« Give me a break »). M.A.S.S nous offre un instantané, un expresso noir, très fort qui nous excite et nous empêche de dormir. « Revolution » confirme avec la plus grande efficacité tout le bien qu’on pensait d’eux. |