En voilà un qui ne paie pas de mine, qui ne joue pas sur le paraître mais bien sur l’être, sur sa seule nature d’aventurier mélodique. Avec sa nonchalance de surface, son ‘j’m’en foutisme’ de pacotille, il a tout à fait l’air d’un branleur de première comme on en a connu beaucoup et dont une poignée seulement valait le détour. Même ses mélodies semblent écrites à l’arrache, sur un cahier brouillon à moitié déchiré. Pourtant, « How about that » est un disque phénomène de l’Islandais Gisli, bien plus intéressant que cela. Ses mélodies sont époustouflantes de tendresse (« Straight to hell » qui aurait pu être écrit par des Weezer en grande forme ou encore « TV = the devil » ) et se permettent l’alliance contre-nature entre simplicité, insolence et singularité. Ce que chacun cherche et que Gisli trouve. « How about that » est un album qui nous séduit, nous fauche en plein vol, nous bluffe, un peu comme nous avait bluffé, il y a plus de dix ans, le premier album de Beck (« Go get em tiger », « I don't fight »). Contrairement à la majorité de ses compatriotes souvent difficiles à atteindre, Gisli nous offre une musique accessible au possible, qui ne se noie pas dans son désir de plus grand nombre, qui au contraire, nage avec aisance jusqu’aux rives des plus belles rivières (« End of my ropes » ). « How about that » est un grand cru, noble et brut à la fois, un grand disque tout simplement. |