Groupe : Elliott Smith

Producteur : Joana Bolme & Rob Schnapf

Distribution : Domino

Année : 2004

Genre : Songwriting

Dernier disque enregistré par Elliott Smith, « From a basement on the hill » est sorti après son décès (à priori suicidé) dont la noirceur, n’a d’égale que l’incompréhension. Elliott Smith était un songwriter hors catégorie, capable d’illuminer en deux accords notre journée, capable de transformer une simple chanson en mélodie céleste. S’il est difficile de chroniquer ce disque en faisant impasse sur la fin tragique de son auteur, on va tout de même essayer et faire comme s’il était toujours vivant tenant compte du fait qu’il est toujours présent à nos cotés depuis que nous l’avons entendu les premières fois. Si les chansons de « From a basement on the hill » sont toujours des chefs d’œuvre mélodique, mais aussi des perles d’agencement, de mise en perspective, force est de reconnaître qu’Elliott Smith livre ici un album sombre, plus triste qu’à l’accoutumé. Comme pris d’une mélancolie qui le fait s’éloigner bien loin des aspects pop de sa musique, l’Américain nous inonde d’une beauté pernicieuse, dérangeante, qui nous prend à la gorge ? Peut-être qu’elle nous prendrait moins à la gorge, s’il était toujours vivant. Peut-être aussi ce sentiment vient-il de l’aboutissement d’un disque brut, qu’Elliott Smith aurait certainement retravaillé, si ce n’était top tard pour le modifier. Et voilà qu’on y revient, comme aimanté par ce fait divers qui risque de transformer un immense songwriter dont on loue le génie, en mythe de la ténébreuse fin des songwriters maudits.