A la sortie du précédent disque de Eels, nous avions déclaré les Américains au stade de la conclusion, du point de phase dans l’attente d’un sursaut. Avec le recul, ce disque, plus que conclusion était une régression. Alors que la discographie de Eels est construite pour durée, ce disque n’a pas duré plus de quelques mois. « Blinking lights and other revelations » est le retour d’un M.O. Everett comme on l’aime. Autant folk que rock. Un E, généreux, jamais avare de son écriture. Double album, « Blinking lights and other revelations » est un disque qui prend de la place. Sombre mais jamais totalement glauque, Eels déverse une nouvelle fois son fardeau sur nous. On ne sait jamais si ces histoires sont vraies mais on sait que le type soufre souvent et que l’écriture est sa thérapie. Une écriture sur la brèche, une écriture à la fois classique et déviante, car derrière chaque note se cache une blessure mal cicatrisée. Parfois aussi, éclairé d’un rayon d’espoir diffus, « Blinking lights and other revelations » n’est certainement pas un chef d’œuvre, ce n’est même pas un disque, c’est la description d’une intimité qu’on se plait à partager avec Eels. |