Cet album éponyme de Carp est tout simplement merveilleux. Avant de s’embarquer pour ce mirifique voyage post-folk, il n’est point besoin de se surcharger en affaires inutiles devenues rapidement des fardeaux. Un lecteur de MP3 sur lequel nous avons enregistré ces onze morceaux songeurs suffit. Pour le reste, nous nous contenterons de fermer les yeux et de nous laisser emporter sans aucune résistance par cette dépression lunaire. Lancinantes, élégantes, toutes en profondeur, ces chansons sont autant de balades aériennes qui prennent racines dans le folk avant de décoller par la grâce de recettes et de méthodes établies par le post-rock (« Morning Sheffield »). Immédiatement « Carp » décolle mais n’utilise pas de lourdes machineries. Tout est transparent ici, brillant aussi (« Into the lake »). Sans que nous connaissions Carp avant ce disque, il se révèle comme une éclatante réussite, un disque de chevet pour passer le prochain hiver tout en beauté cristalline (« Tokyo »). Mélancolique et triste, « Carp » est une ode à la patience et c’est aussi un disque impressionnant. |