Groupe : Nina nastasia

Producteur : Non disponible

Distribution : Fat Cat

Année : 2010

Genre : Rock féminin

C'est le 6ème album en 10 ans pour Nina Nastasia, une artiste méconnue par chez nous. Pourtant elle vaut bien Alela Diane ou Emily Jane White. On pourrait dire qu'elle se situe à mi-chemin entre ces deux championnes du genre. Sa musique est en clair-obscur, entre le côté lumineux que peut dégager la première et le côté sombre, torturé de la seconde. Elle a une très belle voix et elle sait composer de belles mélodies. Feu John Peel passait tout le temps ses chansons à la BBC. Il l'a programmée 6 fois en peel sessions. La dernière fois qu'elle avait fait parler d'elle, elle était accompagnée de l'immense Jim White à la batterie. Peut-être l'avez-vous déjà vu aux côtés de Cat Power sur la tournée "Jukebox". Vous connaissez alors la puissance et la technique dont il sait faire preuve. Il apportait une force de percussion à la musique de Nina. Pour avoir vu le résultat en live au Bowery Ballroom (NYC) je peux dire que c'était assez impressionnant. Sur "Outlaster", Jim n'est plus là, mais ses remplacants restent très bons. La rythmique basse-batterie-guitare en toile de fond a un côté brut assez agréable. Un petit orchestre ( Violons et flûtes) accompagne l'ensemble, donnant parfois des airs de musique de chambre aux chansons. Sur quelques parenthèses enchantées, Nina s'éloigne ainsi de son registre folk pour visiter des contrées autrefois explorées par Joni Mitchell (jusqu'à l'outrance music-hall sur "Both Sides Now"). Ca peut aussi faire penser à un "Berlin" de Lou Reed intégralement chanté par Alela Diane. Je parle du son. Dieu merci, Nina n'a pas le côté atrabilaire du vieux vicelard dans ses textes. Encore une fois, Steve Albini est aux manettes. Il a produit les 6 albums. Steve Albini et un orchestre,... cherchez l'erreur. On est loin de l'absence de concession lo-fi de Surfer Rosa (Pixies) ou Rid Of Me (PJ Harvey : un gachis). "Outlaster" est très bon. On peut trouver que ça ressemble à des tas d'autres albums, mais il ne peut que ravir les amateurs du genre (dont je fais partie).