Groupe : Noir Desir

Producteur : Non disponible

Distribution : Barclay

Année : 2001

Genre : Songwriting rock

Quand des centaines de groupes vieillissants en attrapent une maladie souvent incurable nommée jeunisme, Noir désir passe au travers des mailles du filet. Leur premier album du XXI eme siècle est un disque qui marque une évolution majeure pour les bordelais, un apaisement musical pour ces ex écorchés qui expriment aujourd'hui leur révolte différemment. Dès l'introduction ("L'enfant roi") on voit immédiatement que tout a changé, la voix de Cantat qui se pose en douceur et non en puissance, les guitares qui s'assèchent au lieu de s'électriser encore plus. Du singles "Le vent nous portera" (choix des Noir désir qui décide de se laisser aller quitte à décevoir) à "Des armes" (sur un texte de Léo Férré) en passant par "A l'envers à l'endroit", le plus important groupe de rock français de ces quinze dernières années s'envole à une hauteur porté par des vents aléatoires que beaucoup auront du mal à suivre. Le fil rouge avec leur discographie précédente est maintenu actif par quelques titres rageurs et énergiques comme le brûlant "Le grand incendie", "Son style1" ou l'entre deux eaux "Lost" sorte de mixage de "L'homme pressé" avec Noir désir nouvelle formule. Les accompagnements s'enrichissent d'instruments à vents ("Des visages et des figures", le quasi expérimental "L'Europe" en duo avec la complètement barrée Brigitte Fontaine) et des claviers sont très souvent présents. Des risques les Noir désir en prennent, des risques commerciaux surtout. J'entends déjà les premiers rochons, dire que c'était mieux avant. Au contraire d'Icare, ils ne risquent pas de se brûler leurs ailes artistiques. Les Noir désir sont trop talentueux, intransigeants et intelligents pour cela.