Premier disque d'une moitié de Louise attaque sous le nom de Tarmac. Rapidement on se rend compte que presque rien n'a changé dans le monde de Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel. La même voix unique et universelle, le même violon voltigeur et décontracté, et surtout la quasi même country-pop immédiatement accrocheuse sans décider de l'être, les mêmes textes entre futilité bienveillante et réflexion cachée. Tarmac est le repère perdu où va se planquer une partie de Louise attaque, un terrier où ils se risquent pas une attaque surprise. L'anonymat leur va à merveille et "L'atelier" devrait se révéler très vite comme le disque le plus personnel des Louise attaque celui où règne en seigneur une mélancolie ("Inutil" ou le superbe "Dis moi c'est quand") qui ne se cache plus derrière un euphorie feinte, celui où il débite leurs pensées brumeuse sans arrières pensées ("International", "La ballade des gens qui sont nés quelque part" de Brassens), celui où ils lâchent leur musique sans avoir peur de la promener sans muselière sur des instrumentaux impeccables ("L'atelier" et "Faustino fatal"). Dès "Tu semblantes" l'univers du duo Samuel et Roussel se met en place. Un univers qui dévie vers des musiques moins joyeux, proche d'un titre comme "La plume" de Louise attaque. Les rythmes ralentissent ("Tordu tour du monde", "Longtemps") pour nous offrir une oeuvre pleine, un disque qui ne lassera jamais. Là où Louise attaque était un groupe qu'on admirait pour leur honnêteté malgré l'immense succès, Tarmac est un ami qu'on aimerait voir réussir. |