A la première écoute de cet album au titre homonyme, il nous semble connaître cette voix, reconnaître ce jeu de guitares plein de fougue et de candeur, de fulgurance et de nervosité. Et puis non, finalement on n'en sait rien du tout. En revanche, on sait que les morceaux de « Kill the young » peuvent nous affoler une paire de semaines (« Addiction », « Change the record »). Sans complexe et grandes gueules, ils nous attaquent et le temps de réfléchir à une parade, ils nous prennent à la gorge. Kill the young est un de ces groupes qui, contrairement à ce que son nom pourrait faire croire, cherche avant tout à tuer les personnes âgées, c’est à dire celles qui ont plus de vingt ans, c’est-à-dire ceux qui sont présents sur les ondes depuis quelques semaines à peine. Et le temps de certains titres, ils y arrivent (« Origine of Illness »). En plus de cette sensation de fugacité, il y a chez eux comme des fantômes qui hantent leur pop-rock énergique et électrique. Des esprits mauvais qui dérangent et nous font parfois peur. Tout au long de ce disque, nous sommes obligés de garder les oreilles grandes ouvertes et c'est tant mieux (« Follow follow », « Sail away »). La seule chose qu’on espère d’eux, c’est qu’après ce premier album implacable et avec un nom pareil, ils auront le courage de s’autodétruire rapidement. Sinon, nous serons obligés de le faire pour eux. |